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Le Vieux Rhône.
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Pour produire de l'électricité, la majeure partie de l'eau
a été détournée vers le canal, il reste cependant
quelques portions de l'ancien cours du Rhône, que l'on appelle "Vieux
Rhône". Il passe donc dans l'ancien lit du rhône un débit
moyen égal à 10% du débit total... (5% en Chautagne,
10% Belley 30% Brégnier)
(voir le débits réservés)
Ainsi les riverains du Rhône conserveront leur fleuve... C'est
ce que l'on croyait et s'arrangeait à faire croire, "pour faire
passer la pilule" diront certain.
La vraie raison: garder le vieux lit du Rhône c'était
régler le problème d'évacuation des crues ce qui simplifiait
la mise au point des barrages, on imagine facilement très bien que
dans le cas contraire il eu été plus rentable encore de transformer
le vieux lit du Rhône en terre agricoles fortement productives ou
bases de loisir...
Ce qui se serait fait sans faute, à l'époque ou deux
états d'esprits particulièrement néfastes à
l'environnement coincidaient: faire de l'énergie à tout prix,
faire du dévelloppement aussi, à tout prix, dans un contexte
où la nature sauvage n'était que qu'un lieu malsain pleins
de bestioles qui grattent donc "à assainir".
Le rhône de plus était déjà fortement
dégradé depuis 1800, en effet, les endiguements de Chautagne,
commençés en 1774 avaient provoqué déjà
des phénomènes d'érosion incisive et chenalisation,
dont un exemple est le Rhône entre Lucey et Yenne: l'eau creuse en
profondeur, toujours au même endroit, ce qui s'accompagne d'une accélération
du courant, le Rhône se canalise en un chenal unique (disparition
des lônes) et s'est vu devenir très rapide et violent: paradoxalement,
ces aménagements, surtout ceux de chautagne destinés à
protéger les nouvelles terres cultivables (prises sur le fleuve)
entrainèrent de véritables catastrophes en aval, car les
crues n'étaient plus écrêtées.
Les riverains jadis hors d'atteinte se virent innondés à
répétition... Les anciens qui avaient construit les maisons
au 18 eime siècle étaient loin de deviner les risques provoqués
par les endiguements du 19 eime siècle.
Cercle vicieux, plus on se fait innonder, plus on endigue, ce qui ne
fait que d'amplifier le phénomène plus en aval!
Dans ce contexte où le Rhône était destructeur, le projet de canal fut plutôt bien aceuilli, mais on ne savait pas ce que l'on perdrait en acceptant des débits de salubrité aussi faibles...
Les premières années les poissons restaient nombreux et
les lieux gardaient encore un aspect de fleuve, mais ça ne dura
que le temps que les lônes soient assèchées et les
gravières végétalisées...
De plus l'équilibre
est rompu: le lit ne correspond plus à la sinuosité que
désire prendre l'eau...
Les "saisons" sont gérées d'une manière abbérantes:
normalement, le Rhône connait des étiages en début
d'automne puis les fortes crues des pluies de fin d'automne, puis un second
étiage relatif l'hiver vers janvier février, et enfin des
crues, et surtout un débit relativement régulier et soutenue
de mi avril à fin juillet (pluies de printemps et fonte des neiges).
Les débits réservés adoptés pour le vieux Rhône
ne laissent passer que certaines crues d'automne et de début du
printemps, mais provoquent un étiage sévère en juin.
Il est abbérant que on n'ait pas modulé les débits
réservés pour avoir des fortes eaux au moins relatives centrées
sur le printemps, et avec des variations de niveau imposés pour
éviter l'eutrophisation. Les débits réservés
suivent ainsi une logique antinaturelle: Les débits les plus importants
devraient être entre mars et juin, or c'est précisément
à cette période que les débits réservés
sont minimum: résultat, élévation importante de la
température de l'eau, eutrophisation manque d'oxygéne, néfaste
aux salmonidés.
Les débits font trop de "paliers", ainsi on verra durant de
longues semaines un niveau ne variant absolument pas, ceci précipite
certains phénomènes d'érosion car les tourbillons,
remoux et lignes d'eau ne bougent pas durant une longue période.
De ce fait le choix de débits fixés n'est pas forcément
judicieux: il aurait été plus logique d'adopter une fraction
du débit total du fleuve. Cette ligne d'eau très stabilisée
favorise certaines espèces (les taons par exemple) mais en handicape
beaucoup d'autres.
Les crues sont rares, de l'ordre de 8 fois par an, elles ne sont maintenant
présentes que quelques jours par an à part certaines années
pluvieuses, et de plus écourtées et amplifiées, avec
une baisse anormalement rapide: en Bref, il reste les grosses crues mais
pas les petites, hors ce sont les petites crues qui décolmataient
les lônes et les berges du limon déposé lors des grosses
crues: cela explique donc que les anciens bras du fleuve soient remplacés
par de la terre à ronces...
Le Marais de Lavours quant à lui, voit sa tourbe éponge
remplacée par de la terre tout ce qu'il y a plus ordinaire, un milieu
d'exeception unique en Europe se banalise en plaine banale, mais aussi,
ne résorbe plus aussi efficacement les crues... (mise en eau, que
quelques fois en 10 ans, avec parfois 3 ans entre deux crues, ce n'est
pas pareil que la mise en eau 7 à 10 fois par an).
Les tronçons courcicuités du Rhône ont un aspect étrangement différents du Rhône d'origine: ce qui choque, ces berges haut perchées avec un talus, ces gros tas de graviers, ces moncis de plantes envahissantes qu'on ne voyaient auparavant qu'en petits bosquets...
La forêt alluviale, privée d'eau dégénère et est conquise par des espèces envahissantes (la balsamine par exemple) normalement limitées par des crues plus fréquentes, maintenant réduites à quelques jours par an. La Forêt alluviale, milieu rare et précieux, est remplacé par de banals arbustes et diverses espèces étrangères au milieu d'origine... (Banalisation du milieu) Cela ne fait que précipiter les vestiges d'une flore déjà réduite à de petits lambeau épars par la culture des peupliers dans la plupart des îles du Rhône, îles qui ne sont plus d'ailleurs, des iles.
On le sait maintenant, les débits réservés (débit
minimum à respecter pour la CNR) sont trop faibles et il est prévu
de
les augmenter, mais cela ne réparera que partiellement les dégâts...
En effet, l'eau se creuse de plus en plus au fil du temps un nouveau
lit dans l'ancien, plus étroit et plus profond et tend à
ne plus passer qu'à un endroit unique (chenalisation par incision
du lit) ainsi les lônes qui étaient encore en eau se trouvent
deconnectées du fleuve, et se voient seulement inondées lors
des grosses crues, sans espoir de décolmatage ultérieur...
Ainsi la plupart des lônes sont en voie d'attérissement.
Le débit ayant diminué, le fil de l'eau s'est abaissé,
ou du moins, même si ce n'est pas le cas, le niveau du fond des lônes
montent, comblé par les sédimments déposés
lors des grosses crues, et non nettoyés par les crues moyennes,
on construit des seuils pour limiter ce phénomène, mais l'eau
stagne au seuils et entre les seuil l'érosion continue, avec en
particulier des phénomènes de creusement et de "basculement"
(creusement en amont plus comblement en aval) du lit. Le plus préoccupant
est le basculement du lit entre le pk128 et le pk129 qui entraine un déficit
d'alimentation de la dernière lône importante qui subsiste,
désormais alimenté uniquement par le séran, pratiquement
assèchée l'été (l'eau au point d'alimentation
a baissé de plus de 40cm en 20 ans).
Voir les profils des lignes d'eau
De plus les poissons habituées à frayer librement dans
les lônes, remonter le séran, aller dans le lac du Bourget,
et migrant ainsi sur des centaines de kilomètres se voient prisonniers
entre seuils artificiels, siphons, lônes assèchées,
et d'une manière générale le cours d'eau fait d'un
seul tenant moins de 5 km par tronçon entre les seuils, moins de
15 entre barrages.
C'est le Séran dans les marais de Lavours qui souffre de la
raréfaction la plus spéctaculaire des poissons, l'ombre en
particulier..
Jadis, la pêche était fructueuse, désormais, c'est
même devenu un activité marginale...
La nappe phréatique est pollué par le manganèse issue d'une réaction chimique produite dans les limons d'eau stagnante, au dessus des seuils.
Les galets continuent à descendre
emportés par le courant, même avec un débit faible,
mais il n'y a pas de galets qui remplacent en amont, à cause des
barrages... On n'y pense pas tout de suite, mais un fleuve ce n'est
pas que de l'eau, c'est aussi la libre circulation de millions de tonnes
d'alluvions, pas seulement de la boue mais des galets allant jusqu'à
la dizaine de centimètres (perturbation du "transport de charge
du fleuve").
Il manque aussi beaucoup de limon: ces limons sont retenus par les
barrages et évacuées lors des chasses, leur répartition
n'est plus aduéquate, ni dans le linéaire du fleuve, ni dans
le temps.
Le vieux rhône existe donc encore
Mais...
On ne croyait pas si bien dire en disant à propos de quelqu'un
de peu dégourdi qu'il "ne trouverait pas de l'eau au Rhône"
c'est hélas devenu vrai.
photo du lit du
Fleuve
Ce qui reste de la Lône
de la vielle île (jadis parrallèlle à la Lône
Béard)
les îles et lônes restantes sont peu à peu banalisées:
les lônes s'assèchent, les berges se végétalisent,
Il ne reste pour le Rhône de belley que 2 vrai îles, l'île
de la Lône de Marnix et l'île piolet sud, à 1km en amont
de Lucey. En dehors des périodes de lachers de barrage, on peut
aller partout à pied sec sur ce qui fut les autres îles, l'île
piolet, la troisième île est en fait reliée par une
digues