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ÉQUILIBRE MORPHOLOGIQUE

 Le Vieux Rhône.
Impact des barrages.

Tendance de l'évolution actuelle tableau et observations
Si il fallait restaurer
ce qui est perturbé par les barrages: (c'est comparable aux digues mais dans une échelle de temps plous longue et des espaces plus vastes)

L'hydrogramme d'une rivière, c'est à dire sa variation de débit en fonction du temps et des saisons, sa réponse aux sécheresses perturbations coup de froids ou réchauffement, constitue une composante de sa personnalité.
Or les barrages, en stockant l'eau dans les grand lacs (comme le Léman) modifie l'hydrogramme dans une échelle de temps d'une saison, y ajoutent le marnage quotidien (turbinage de jour stockage la nuit) qui entraînent des variations de débit pouvant faire varier le niveau de près d'un mètre.
La logique comportementale d'une rivière ne suit plus des loi naturelle mais celle de l'homme, de ce fait de nombreux êtres vivant se trouvent piégés, ou inadaptés.
dans les portions de fleuves courcicuité il y a écretage des crues; toutes les petites crues sont éliminés, il ne reste que les grosses, en outre montée et descente de l'eau se font jusqu'à 50 fois plus rapidement, et les lâchés de barrages peuvent faire une crue lors de la sécheresse d'août!

La teneur en matériaux en suspensions:
Elle est diminuée la majeure partie du temps (eau claire) car les barrages retiennent les alluvions et ralentissent la vitesse dans les retenues: le limon y reste.
En crue elle est augmenté. De plus il est nécessaire de faire des vidanges de barrage pour évacuer la boue (la prochaine chasse du Rhône mai 2003), tout cela n'est pas de bonne augure pour faune et flore: les nutriments manquent la majeure partie du temps puis de temps à autre étouffe tout.
dans le canal, la vitesse du courant est trop faible pour transporter le limon: le canal de Brens à Chanaz s'est envasé sur la moitié de sa largeur et les algues filaments prolifèrent: les riverains, corrigent cela, pour pouvoir naviguer, en déversant des herbicides aquatiques d'ou un surcroît de pollution.
La végétalisation des berges et le colmatage des mouilles.
Dans les portions courcicuité, les crues déposent le limon en altitude (à 2 ou 3m) mais ensuite l'eau baisse brutalement, mais elle reste boueuse quelques jours avant de s'éclaircir, cela fait que d'une part le niveau des îles est exhaussé, ainsi que le fond des lônes (bras du rhône) et deviennent donc de moins en moins inondables, tout ce limon déposé en masse mais non inondé fréquemment est le support de choix pour fallopia japonica (rénouée du japon, espèce envahissante)
Le manque de vitesse du courant, lorsque que le limon s'est déposé lors de la descente brutale de l'eau, fait que le limon colmate les "mouilles" et se décompose à l'abri de l'air entraînant le pollution par le fer et le manganèse des nappes phréatiques et un dégagement de méthane tel que l'hydroélectricité contribuerait autant à l'effet de serre qu'une centrale thermique au fioul, à production égale.
Moins de surface est mouillée par rapport à avant: la capacité de dépollution organique de la nappe phréatique par filtration et métabolisme de la micro faune est baissée, d'un facteur 10 à 100.

la complication de la vie des poissons.
Seuils, barrages, siphons sont autant de barrières empêchant la migration des poissons. La richesse en poissons a tout simplement été divisé par 1000 entre 1940 et 2000, environ par 2 ou 3 après Génissait et le reste des dégâts après les aménagements du type dérivation plus rhône courcicuité: imaginez simplement votre prochaine vie incarnée en poissons, vous voulez aller pondre dans le lac Léman ou celui du Bourget: bon courage!
La température: en 1960-1980 on relevait une température comprise entre 8 et 18°, les absolus records étant 5 et 20°.
Actuellement en amont de Lucey, il est couramment observé une température de 26° et ce sans attendre le 15 août (parfois en juin, normalement eau froide à cause des glaciers, 13°, actuellement déjà 25°!)
Cela fait mourir les salmonidés tel que l'ombre et menace l'aulne blanc, ça fait aussi que les algues se développent (localement une sonde de température trouve à la surface plus de 30°) et le taux d'oxygène baisse. Survivent alors des poissons de lac comme le Brochet et les perches.

sans compter la diminution de la richesse paysagère et biologique:
là ou il y avait 40 îles, des bancs de sables, des bancs de graviers, des berges herbeuses, des hauts fond, des lônes avec courant, des lônes profondes et calme, des berges en voie de colonisation (dépôt frais), d'autre en voie d'érosion, il reste, une seule île exondé et envahi par des espèces étrangères, pas une seule plage de sable, une seule lône ouverte... c'est autant de possibilité en moins pour la biodiversité.
 

Équilibre morphologique.

Si on restaure:
on devrait vérifier que l'on retrouve bien un équilibre morphologique ressemblant à celui du Rhône naturel: sans cela des réajustements demanderont sans cesse des travaux de corrections et de recalibrage pour éviter que le rhône grignote les terres cultivés alentour, pour éviter la baisse de la nappe phréatique, la dégradation paysagère....

Il est une lecture intéressante dans le livre  "IMPACT ÉCOLOGIQUES DE LA CHENALISATION DES RIVIÈRES Jean Gabriel Wasson... il est trop long de le scanner aussi résume-je quelques points J'ai mis en violet les connaissances tirées du livre, en noir sont mes conclusions.

Par exemple on trouve dans toute rivière naturelle, une alternance de faciès (radiers, mouilles, plats) à un certain rythme d'oscillation verticale. Celui-ci est en relation avec la largeur du lit, de même que la longueur d'onde des méandre (oscillation horizontale du lit).
Dans une rivière à méandre les radiers sont situés aux points d'inflexion des courbures et les mouilles dans les concavités.
On a en moyenne une longueur d'onde des méandre de 12 fois la largeur à plein bords, avec méandres ou non 2 séquences radiers mouilles toutes les 12 unité de largeur.
Si méandres il y a le rayon de courbure est de 2.4 fois la largeur du lit (w).
Les valeurs extrêmes sont longueur d'onde = 7 à 15 w pour des largeurs de lit allant de 0.3 à 300m.
"Dans une rivière alluviale naturelle, la largeur de fond de vallée remaniée par les processus érosifs correspond plutôt à 12 w pour des rivières de basse énergie, et atteint localement 24 w pour des rivières à dynamique active (comme le Rhône). Ces valeurs fixent les ordres de grandeur de l'espace de liberté des rivières en équilibre.

A t'on encore ceci pour le Rhône? Il semble que le tronçon entre Lucey et le seuil Fournier ait conservé encore certains des radiers à leur place mais le système est déjà faussé par des enrochements datant de 1947 ou même d'avant (années 1800).

Le "petit Rhône" qui suit le trajet 1-2-3-4-5, qui est moins énergique que le grand Rhône (actuellement la Lône de la vielle île) connaît déjà des modifications. La longueur d'onde des méandres diminue, cela est visible si on compare les 3 cartes 1942 19782000. La conséquence immédiate à été l'érosion de l'île piolet (en 5 et 4) et peu à peu l'érosion de l'île Béard (en 2).
Le Grand Rhône (au fond sur la photo) semble par contre localement maintenu en état par des lâchés de barrages tous les 3 à 10 ans. Le reste du temps il évolue peu: Le Rhône vit "en pointillé"

Si on modifie une des trois caractéristiques en gras, la direction probable des changements est
+ ou - ± (dans un sens ou dans l'autre) +/- d'abord + puis - à long terme...
document d'origine p38 du livre "IMPACT ÉCOLOGIQUES DE LA CHENALISATION DES RIVIÈRES Jean Gabriel Wasson...
Débit Morphogène (crue 2-10 ans) charge solide (alluvions) charge en suspension (limons) largeur à plein bords profondeur moyenne pente du lit diamètre médian du sédiment rapport largeur/
profondeur
longueur d'onde des méandres sinuosité % limons et argiles
+ - - + + - + -/± + + -
2  -   + - - + - -/+ - - +
3 +   + - + ± + ? - -
4 +   - + ? + - ? + +
5 - + - + ? - - ? + +
6   - + - ? + + ? - -
7  - - - - ± - ± ± - + -
8  - - + - - -/+ - ± - ? +
9  + + + + + ± ± ± + ? ±
10+ + - + + ± ± ± + - -

Quant est t'il pour le vieux Rhône.
Lors des débits réservés, eau très claire (donc suspension moins), Pas d'alluvions donc alluvions -, débit de crue inchangé (car au dela de 1700m3/s tout passe dans le vieux rhône.
On aurait donc la catégorie 7
La pente du lit diminue: c'est bien ce qui se passe (comblement au pont de la loi et à Yenne, mais creusement au pk129AV et à Motz)
La longueur d'onde diminue: c'est bien ce qu'il se passe, un virage de plus a  crée la seule île entre Lucey et Chanaz, et au pk127800 l'actuel île de fournier est rongée par l'eau qui cherche de plus en plus à aller vers l'est.
Diamètre moyen du sédiment: tend à augmenter, pour des raisons de tri: il n'y a que le sédiment des grosses crues: on trouve de moins en moins de fines.
Rapport Largeur/profondeur: il tend à diminuer au radier: du moins aux endroit où une vaine d'eau coule comme un torrent étroit au lieu de s'étaler sur une gravière.
Il augmente ailleurs (comblement des plats)
Sinuosité: tend à augmenter durant les périodes de débits inférieurs à 100m3/s, tend à se réduire durant  à plus de 400m3/s dans le vieux rhône .
Artificiellement on force l'eau à aller droit en conservant les digues du 19 eim siècle mais aussi en dégageant les gravières aux bulldozer, comme ceci

ÉVOLUTION entre 1980 (mise en eau du canal) et 1996 -date de la photo)
Entre 2 et 3 l'eau s'est décalé contre le champ cultivé et en 2 le bras grignote le champs cultivé, c'est le prétexte du paysan qui entretient ce champs de déverser des gravats
Le bras ouest (celui contre île) entre 2 et 3 est à sec en dessous de 250m3/s environ, c'est gratté au bulldozer, sinon ça serait une forêt
En 4 le courant s'est décalé sur la gauche, contre île,  l'eau a définitivement quitté le réseau de lônes qui sont devenu des bois sous le 5, avant 1990. (augmentation sinuosité et creusement régressif (car ce bars doit suivre l'abaissement au confluent)
sous le 4 vestige de lône pourvue d'un petit lac, actuellement un marais en voie d'atterrissement
En 5 au pk127150 le courant a amorcé un virage, contre l'île et a créé la petite île dite île des Suisses (il fallait bien lui donner un nom: c'est la seule vrai île entre Lucey et Chanaz. la gravière se rehausse, et actuellement il faut 200 cm de niveau par rapport au débit réservé pour la voir disparaître. Cette gravière est raclée annuellement au bulldozer, sinon ça serait un bois
En amont du pk127800 (un peu à gauche, creusement du lit avec disparition de la petite île de Fournier (la gravière coté montagne a été dégagé des arbres par tronçonneuse après 1990)
Gravière en face pk127800: là l'eau s'est décalé contre la montagne (augmentation sinuosité)
au pk127150 à gauche du pont: comblement, on y voit maintenant une grosse gravière qui n'est pas encore visible, et pourtant un passage pour l'eau a été ouvert  en 1998 environ (après cette photo) pour rejoindre immédiatement en amont du pont le bras coté montagne.

à ces problèmes s'ajoute celui de la végétalisation des berges voir
 la_belle_vie_de_fallopia-japonica.htm et  vegetalisation_berges.htm

 restauration? prévu officiellement