Une chose est claire... (quand l'eau ne l'est
pas)
Les crues ne profitent plus assez aux zones humides pour que
celles ci conservent leur intégrité: dans le coin, sont le
plus perturbées, les marais de lavours et de Chautagne.
Dans le marais de lavours, surtout la partie sud, le Séran est
un affluent du Rhône qui joue le rôle de drain, ce n'est plus
qu'execeptionellement que son cours est inversé, pour des crues
anuelles, les crues mensuelles bien souvent en dessous de 700 mètres
cubes passent absolument inaperçues pour le Rhône.
Ainsi le système Séran Marais ignore TOUT de la première
phase de l'onde de crue: les marais de lavours ne commencent à stocker
de l'eau UNIQUEMENT quand le débit dépassant 1500 (à
peu près) soit 700m3/s dans la canal+ 800 dans le vieux rhône,
l'eau monte sufisemment au niveau du siphon séran aval pour refluer
dans le marais.
Ainsi, ce que la nature faisait automatiquement, la CNR s'efforce de
le faire en adoptant la stratégie suivante: vidage préventifs
des retenues, stockages dans les canaux, en faisant monter l'eau d'un mètre,
vidange des canaux une fois le gros de la crue passée ou à
la moindre alcamie. Problème: les marais ne profitent pas des crues
moyennes et deviennent en terre plutôt qu'en tourbe: plus tard il
sockeront moins d'eau et seront flemmards quand on leur demandera de bien
vouloir nous aider à résorber les crues.
Pour que le séran puisse commencer à couler rétrograde,
il faut au moins 400cm au siphon aval. Cette valeur ne semble être
obtenue que pour des débits excédent 600-800 mètres
cubes dans le vieux Rhone, soit en ajoutant les 700 mètres cubes
du canal environ 1400 mètres cubes, "Avant" l'aménagement,
on devait avoir la même configuration pour un débit du Rhône
de l'ordre de 600 mètres cubes, avec en plus une phase de descente
de l'eau moins brusque. Même en été, le courant ne
cessait de fluer et de refluer pour de petites variations, en effet l'eau
du séran monte d'abord; ensuite 24 heures après le Rhône
monte tandis que le débit du séran baisse, il coulait alors
d'abord dans un sens puis dans l'autre: La situation actuelle divise les
échanges d'eau au niveau du bas séran.
Avant aménagement Il y avait communication directe séran
rhône: le niveau 400 cm actuel au siphon équivalait à
peu près l'étiage du Rhône (10 jours par an), bien
qu'en réalité le séran communiquait non pas par Rochefort,
mais se jetait dans le rhône à la Tuillère, la ligne
d'eau était presque horizontale entre rocheford et la Tuillère:
rivière tranquille avec courant à peine visible. Au printemps-début
été le séran était relativement haut car il
suivait le niveau du Rhône, en forte eaux de fonte des neiges alors
que le débit du séran proprement dit est à cette période
assez faible.
Actuellement le siphon séran aval est descendu à 176cm
(23 avril 2002) Niveaux fixé par le rhône en période
moyennes eaux normalement (mais dans la portion concernée 35m3/s)...
En amont du siphon le niveau est à 400: si les poissons veulent
passer, il devront s'excercer au saut en hauteur!!
Les crues du marais étaient un phénomène normal
et fréquent, survenant quasiment sans faute 1 fois par mois, et
le marais était durablement en eau tout le printemps.
Actuellement la partie nord du marais subi encore des crues régulières,
mais écourtées, pour le marais sud jadis le plus aquatique,
les crues sont devenus plutôts execptionelles (2 ou 3 fois par an)
et très courtes (moins de 3 jours), il faut à la fois le
séran en crue et le vieux rhône en crue donc 1400 métres
cubes en tout.
En temps normal, lors des crues du séran mais avec un Rhône
subissant des débits réservés, le séran est
contraint de dévaler entre le Pont de d'Aignoz et de Rochefort un
dénivelé anormal: la vitesse du courant est augmentée,
l'érosion aussi: le siphon "tire trop".
Au niveau de la passerelle de la réserve, il y a comme un seuil
qui force l'eau à passer toute par le pont d'Aignoz pour les crues
moyennes, ceci permet de maintenir un peu plus la crue.
Lors de l'étiage du Séran, le niveau est si bas que celui
ci est fixé par les seuils formés sous les ponts, et le séran
coule entre des berges de terres verticales dignes d'une rivière
recalibré.
On constate le même phénomène au canal de savière:
diminution des échanges, l'eau ne coule que très rarement
en sens inverse, berges très hautes et verticales (de plus rongées
par les vagues de bateau), stabilisation du lac du bourget alors que celui-ci
devait la beauté de ses roselières à ses fluctuations
de l'ordre de 1m50. Il était tout a fait normal que 3 fois par an
la route de chindrieux à portout soit innondée, y passant
en vélo en roulant dans l'eau à chaque printemps, je comptait
en moyenne 20 à 30 sangsues entre le rocher de chatillon et le pont
de portout. Ces sangsues sont rares maintenant, elles ne se trouvaient
que dans de l'eau très claire.
Le saviez vous?
Les ouvrages de la CNR n'empêchent en rien les grosses crues?
ils ne font que réduire les périodes de forte eaux... Certes,
on a recours à la technique du "creux préventif" (en vidant
au préalable les retenues pour stocker ensuite l'onde de crue et
l'étaler dans le temps), mais au mieux, ça ne fait que de
jouer le rôle qu'assumait les marais et des lônes du passé...
Pour les crues les plus dangereuses, les
ouvrages n'ont fait que d'instaurer une fausse impression de sécurité,
la preuve en 1991 et 2001...
lire
doc/19921211_voix_de_l-ain.gif
Les crues et les périodes de forte eaux.
Les fortes eaux (petites crues fréquentes).
Elles ont été presque abolies par les débits réservés,
et les périodes de fortes eaux sont réduites désormais
à
des exceptions de courtes durées, de l'ordre d'un jour à
2 jours, et rarement plus de quelques jours par an... Avant, cela se produisait
après chaque période de pluie, et durablement (au moins une
semaine), et aussi durant près d'un mois lors de la fonte des neiges...
Actuellement, le vieux rhône actuel ne connait qu'une période
d'étiage stabilisé à la valeur des débits réservés
artificièlement prolongé, entrecoupé de crue très
soudaine et surtout non durables... L'équilibre est rompu: les crues
sont bien trop rares et ponctuelles pour redistribuer les voies d'écoulement
de l'eau et les galets,
sur le lit qui s'est creusé et rétrécit le reste du
temps toujours au même endroit (voir creusement_du_lit.htm
), en résumé, le rhône ne sait presque plus fabriquer
de nouvelles lônes, mais ils continu à "déconnecter"
de son lit les anciennes...
Les grosses crues.
Surprenant: les aménagements sont
progressivement fermés lors des grosses crues!
Cela signifie qu'un Rhône "plus petit" qu'avant devra écouler
la totalité des fortes crues. C'est pourquoi, la CNR y fait de temps
à autre des descentes au buldozer, pour que la végétation
qui n'est plus limitée par les fortes eaux fréquentes d'antan
ne freine pas les crues.
total du débit en métres cubes par seconde | Pour le Rhône de Belley |
160-700 | tout pour le canal sauf les débits réservés (25-60 mètres cubes) pour le vieux Rhône |
700-1400 | 700 dans le canal, l'exécent dans le vieux Rhône |
1400- hausse vers 1700 | dans le canal: réduction de 700 vers 500, le reste dans le vieux Rhône |
1700-2000 | 300 dans le canal, le reste: devinez où |
>2000 | rien dans le canal, tout dans le vieux Rhône: On bloque l'usine de Brens, on laisse monter l'eau dans le canal, puis quand ça manque de déborder par dessus les digues, on y vide dans le vieux Rhône, d'un coup: floup!, on voit alors le canal couler à l'envers, ce qui fait des records de débits dans le vieux rhône, on étale ainsi l'onde de crue en aval pour simuler avec plus ou moins de succès le stockage des marais, mais c'est le vieux rhône qui encaisse des variations amplifiées... C'est le moment d'aller faire du kayak |
Voilà donc pourquoi les crues semblent exagérées
par rapport au passé...
Avant: l'étiage durait un mois environ, n'était pas calibré,
le reste du temps le débit variait dans un rapport de 1à
10, voir plus, suivant les périodes de pluies, il y avait trois
grandes périodes de fortes eaux, les grosse dépressions d'automne,
les pluies de printemps, la fonte des neiges de début été.
Maintenant, les fortes eaux durent moins de deux jours, et ne se produisent même pas 3 fois par ans, parfois il se passe plusieurs années sans véritable crue...
Une réhabilitation du rhône devrait non seulement instaurer
des débits variables correspondants par exemple à 25% du
débit total, selon une logiques pseudo naturelle: Il pleut une semaine,
le débit augmente, mais aussi reproduire une décroissance
des fortes eaux et surtout des crues (qui n'innondent pas des zones habitables
mais les zones...innondables!) à l'image de ce qui se passaient
avant la construction des barrages...
Il devrait tout simplement être interdit de diminuer le débit
brutalement, une crue produite par exemple par un arrêt d'usine (la
totalité ou une grande partie du débit du Rhône passe
dans le vieux rhône) ne devrait pas échapper à la règle...
Un retour à une situation d'étiage très lent est vital
pour que le fleuve redistribue sa charge solide de manière à
recréer le réseau de lône, c'est aussi ce qui permet
de déposer d'abord le gros (galets), puis les alluvions de plus
en plus fin: ainsi cela évite des berges stériles devenant
des champs de galets, comme en chautagne...
Une décroissance programmée sur 8 jours devrait être
le minimum. Si le suivi du débit naturel du fleuve est bien reconstitué
dans le vieux rhône, ces périodes de décroissances
devraient être obtenues naturellement, sauf dans le cas de la décrue
qui suit un lacher de barrage, ou on devrait petit à petit au lieu
de tout d'un coup, faire revenir le vieux rhône au débit normal
prévu...