site ouvert le 11 aout 2000
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Le Site du Vieux Rhône. 

observations

Les Galets.

Définition: Ce sont les pierres qui roulent et qui n'amassent pas de mousse (en principe). Le Rhône est en effet un fleuve à galets. Ces cailloux polis à force d'être roulés proviennent des montagnes, des moraines glaçières... En effet le Rhône est un des relativement rares fleuves qui descendent de montagnes pourvues de glaçiers.
Les alluvions du rhône sont donc essentiellement du limon argileux plus des galets. Lors des crues le limon est déposé par ci par là, devient une terre extrêmenent fertile, et lorsque que le rhône dépose par dessus une gravière des limons, on obtient une île qui peut être conquises par la végétation. À d'autres endroits les îles sont érodées et ainsi le système de lône et d'îles se modifie continuellement dans les zones à tresses.

Le mécanismes de création d'une zone de tressage semblent nécéssiter un véritable concours de circonstances. Pour ceci il faut des alluvions grossiers qui ont la particularité d'être charrié uniquement durant les périodes de forte eaux. Il faut aussi du limon qui joue le rôle de ciment en plus de fertilisant, enfin, et surtout, le débit doit pouvoir varier dans de fortes proportion: lors de crues et de fortes eaux de durée importantes, le rhône étale les gravières, et ouvrent les nouvelles lônes. Les très grosses crues fertilisent les îles... (limons).

On s'aperçoit maintenant qu'il manque deux choses importantes pour que le vieux Rhône vive comme le Rhône d'avant, là où les vestiges laisseraient espérer de revoir vivre îles et lône.
La variation incessante du débit  et les galets

En effet, quelque soit le régime hydrologique choisi, un Rhône morcelé de barrage en barrage, si il n'a pas de galets en amont, les prendra sur les berges, dans le lit, et creusera petit à petit une vallée profonde.
Le Rhône maintenant ne possède plus que du limon, en quantité réduite, car stocké dans les barrages et éliminé d'un coup par les chasses, le limon jadis bénéfique devient même nuisance écologique!) Le rhône n'a plus les constituant pour entretenir ses berges et son lit... il manque les galets.
C'est par ce mécanisme que naissent naturellement les canyons, là ou l'eau prend sans déposer, Quand l'eau dépose sans prendre, cela fait une plaine, quand l'eau dépose la même quantité qu'elle prend cela fait une plaine alluviale stabilisée, ici dans le Bugey cette plaine alluviale fait un plancher d'altitude comprise entre 222 et 240 mètres, en pente douce du nord vers le sud.
Mais désormais les portions de vieux Rhône se comportent en rivière qui prennent plus qu'elles déposent.
Cette profondeur est stabilisée par les seuils artificiels. On obtiendra donc, à terme une succession de retenues au fond peu profond, s'envasant peu à peu et avec des cascades artificielles au seuil, avec globalement de l'eau plutôt stagnante, et eutrophisée, le Rhône prendra peu à peu un profil en escalier, avec pour marche des seuils... Il prend en aval des seuil dépose à l'amont du seuil suivant... jusqu'à créer une "marche"!
En Aval des seuils, on obtient une vallée, en amont des seuil, une planaise qui s'étend, et peu à terme détourner le seuil en se creusant un passage à droite ou à gauche si il n'y a plus d'entretien...

Prenez du sable avec des grains non homogènes (gros plus fin plus moyen,) mélangé à de l'argile très fin, faite vous des maquettes sur des plans un peu inclinés, et amusez vous à reproduire ainsi les différentes possibilités, en faisant couler l'eau du tuyau d'arrosage bien propre, ou au contraire bien boueuse, et vous verrez en l'espace de quelques heures se créer une maquette d'un fleuve à tresses, avec des seuils, des lônes... des vallées, des falaises, des éboulements... Il manque une chose, dure à simuler, la stabilisation des îles formées par une végétation, peut être en simulant les arbres avec une mousse à croissance rapide...

Augmenter simplement le débit, même en le variant n'empêchera  pas le phénomène de se produire petit à petit. On devra donc déverser, par quelque moyen que ce soit, de la charge solide en amont, et pas seulement la boue des barrages, mais aussi des galets.
Donc, Selon "la politique du shadock", il faudra draguer en aval des parties du Rhône comblées, pour prendre les galets, à transporter pour recréer ainsi des grosses gravière réservoir de galets, en aval des seuils. Le barrage produit de l'énergie certes, mais à quel prix?
On imagine la nuisances que représenterait le fait de draguer une portion du fleuve pour renflouer le lit d'une autre portion, le risque d'augmenter la turbidité de l'eau en aval des zones de prélèvement, nuisances sonores, coût d'entretien élevé, gros chantiers périodiques, et ce, tous les dix kilomètres environ.
Quoi qu'il en soit, ça semble le prix à payer pour garder un système pseudo fluvial sain, tout en conservant les barrages, reste à savoir si l'électricité produite en incluant la réparation du préjudice causé dans les frais, reste rentable. On ne pourra pas laisser éternellement se dégrader le fleuve, il faut réparer! Il est évident que l'EDF et la CNR ont fait leur calcul sans inclure ces frais, qui seront on sans doute à assumer tôt ou tard... Et par qui, on ne le sait pas encore!

Les barrages du haut Rhône valaient donc t'ils  vraiment le coup?
Cette partie du Rhône qui entretenait spontanément un système périfluvial exceptionnel en Europe (marais, grands lac) est caractérisée comme on l'a vu par un important transport de charge solide constitué d'alluvions grossières -gros galets-) Il était à prévoir que ceci allait causer de gros problèmes à long terme, cette portion, du haut Rhône, fournit 1,3% de l'électricité française, Génissiat inclus... Les 3 barrages de dérivation construits en 1979 1982 1985 dans un contexte ou on était pourtant prêt à comprendre leur impact, ont eu des conséquences négatives sur le Rhône, et représentent eux 3 seulement 3+3+2% de l'énergie fournie par le Rhône: soit 2% de l'hydroélectricité, c'est à dire 0,5% de l'électricité française: Ce faible pourcentage est comparable à une économie de bout de chandelle, aussi scandaleuse que la perspective actuelle (en 2001!) de déclasser 500 petites rivières pour gagner moins d'1% de production (micros centrales)...

Une politique plus soucieuse de l'environnement aurait pu gagner ce pourcentage d'économie d'énergie, le Rhône aurait peu être, à relativement peu de frais, plus facilement restauré en lui rendant un espace de liberté de 5 km de large environ, très rarement habité, simplement cultivé (cette restauration aurait réglé tous ces problèmes de crues, d'érosion, d'inondations provoquées par la non absorption des ondes de crues suites aux endiguement du 19 em siècle...) Subventions peut être, moins de problèmes en aval donc gain d'un autre coté, et gain aussi d'un patrimoine naturel qui n'aurait pas eu d'équivalent dans tout l'hémisphère nord, si ce n'est le monde, qui serait devenu une merveille du monde, un milieu de concentration de vie produisant au km carré plus de biomasse encore qu'une forêt tropicale, et digne d'être classé tel un patrimoine... l'EDF en en décidé autrement. On l'a compris pour la Loire, pas pour le Rhône... Dommage. Nous, pays développé et sans grosses difficultés, on avait grandement les moyens de conserver tout cela!